
Je vous racontais dans l’article précédent comment j’avais traversé mon Burn-out, ce que je n’imaginais pas c’est que j’allais une fois de plus être victime de violences psychologiques au travail.

Un passage sans transition
Je suis passée du Burn-out au Bore-out encore une fois sans savoir ce qu’il m’arrivait.
A l’issue de ma promotion le ciel s’est éclaircie, les oiseaux chantaient dans ma tête, j’étais à nouveau cette pétillante étincelle. Mon entreprise est redevenue ma maison. Et mes collègues ses habitants. Alors, lorsque 98% de ces derniers ont décidé de faire grève je les ai accompagnés. Par principe. Ils m’avaient élu en tant que délégué du personnel et je me devais d’être solidaire. Pour moi ça coulait de source… mais pas pour mon directeur.

Le retour de la disgrâce
A l’issue de ce mouvement social, j’étais loin de m’imaginer ce qui allait me tomber dessus. Mon directeur y a vu une trahison alors que moi je pensais juste honorer mon mandat de représentant du personnel.

Et le couperet est tombé. Très rapidement. La chasse aux sorcières était déclarée.

A peine mon bureau réintégré je suis exclue de toute réunion. J’ai la peste, je suis le mouton noir, le mal absolu qu’il faut écarter. Je n’ai plus de directive. Mes Email restent sans réponses. Pas simple de continuer à exercer un travail transversal lorsque vous n’avez plus de contact. Je suis seule. Isolée, tel un robinson Crusoé qui attend désespérément le bateau qui le ramènera vers sa vie d’avant.

La vengeance du bureau
Dans un premier temps mon directeur a voulu me délocaliser. De l’autre côté de la rue dans des bureaux annexes. Mais mon travail m’oblige à être sur le terrain. Et pas trop loin de lui. Même si à l’époque il en a eu une très grosse envie, il n’a pas pu le faire sans se mettre en porte-à-faux.

Il a trouvé une autre alternative. A la faveur de travaux il a troqué mon beau bureau pour un trou situé tout au fond d’un couloir sombre et isolé. En l’espace de 3 mois je suis passée d’un beau duplex de 15 m2 à une studette de 9 m2 située juste en face des toilettes.

C’est simple une fois mon bureau installé on ne pouvait plus bouger. Impossible de mettre une armoire donc d’avoir à portée de main mes dossiers. La fenêtre grillagée donnait sur un mur. J’étais mise au placard.

Deux ans de mise à l’écart
Cette nouvelle situation s’annonçait compliquée à gérer. Moi si impliquée dans mon métier je me suis mise à végéter. A cogiter. A m’ennuyer. Bref à m’e****der !

Mes possibilités d’évolution sont quasiment nulles. Je n’ai plus d’horizon donc plus de motivation. Le découragement et la perte d’envie d’aller et de travailler est arrivée. Je sombre dans la déprime. Je n’ai qu’une obsession: quitter ce trou à rat. Je ne vis que pour les vendredis et les Week-ends !

A quoi bon m’accrocher?! Sans doute la peur du chômage, de partir vers l’inconnu, de quitter mon petit confort…

Et puis comme toujours chez moi j’ai fait mon auto bilan de la situation et j’ai décidé de m’adapter à cette nouvelle donne.
« Si me payer à rien faire, ignorer mes compétences et faire comme si je n’existais pas les amusent, ce n’est pas un problème pour moi, tant pis pour eux moi j’avance».

Trouver une source d’épanouissement
Ce qu’il me faut s’est m’occuper. Après avoir décoré mon mini bureau et mis en place d’inutiles nouveaux tableaux de bord (je tenais à être irréprochable dans mon travail), je me suis mise à écrire. Ecrire sur ce que je vivais. Sur ce qu’il m’arrivait. Pour mieux comprendre. Pour prendre du recul.

Ecrire m’a permis, à ce moment-là, d’exhorter mon mal être. Je note tout dans mon journal de bord. Ma vie de placardisée prend tout d’un coup plus de relief. J’ai enfin quelque chose à faire.

J’ai également profité de cette période pour créer mon premier Blog, découvrir le shopping en ligne, télécharger d’innombrables tablatures de guitare, découvrir de nouvelles tendances, sympathiser avec d’autres « exclus » de l’entreprise et retrouver la ligne !
Puisque plus personne ne s’occupe de moi, je vais le faire moi-même !

Positiver pour rebondir
Cette attitude positive et ouverte au monde a transpiré et l’intérêt des autres pour moi est réapparu. Non je n’étais pas devenue un petit être gris et déprimé. Je rayonne, ai toujours autant de conversation et rigole de ma situation géographique « tu ne peux pas louper mon bureau il est juste en face des WC ».

De nouveaux projets viennent à moi. Pas les plus convoités mais qu’importe je prends tout. Mes collègues retrouvent le chemin de mon bureau, je ne suis plus professionnellement morte.

I’ll be back
Je pense qu’à cette époque j’ai beaucoup énervé ma direction mais force est de constater que j’étais au top. Leur stratégie pour me déprimer et me faire quitter mon emploi de ma propre initiative n’a pas marché.

Pire j’ai noué d’autres contacts, me suis investie dans tout ce que les autres ne voulaient pas faire. Et eu quelques beaux résultats qui m’ont replacé dans la course. Je me sens comme le Phoenix. Je suis fièrement venue à bout de cette deuxième épreuve.
Je ne me doute pas que la troisième me sera fatale.

#boreout #qualitedevieautravail #newlife #changerdevie #atelierconseil #RPS #formation #conference #nouvellevie #reconversionpro