Comment j’ai survécu aux « 3 B », Acte III : Mon Brown-out

J’avais victorieusement survécu à un Burn-out, puis un Bore-out. Je me croyais invincible. Ma force mentale avait surmonté cette violence psychique. J’étais au top de mon ego. Pourtant ces deux instants de ma vie professionnelle ont peu à peu entamé ma flamme. L’envie est partie, le Brown-out est arrivé.

Une déception suivie d’une perte de sens

Le Brown-out est arrivé frontalement. A la faveur d’une désillusion professionnelle. Cela faisait des mois que je travaillais sur un projet que je jugeais capital. La déception a été grande lorsque ma hiérarchie a pris une décision qui, une fois de plus, n’a pas été à la hauteur du travail fourni.

Alors quoi tout cet investissement pour rien !? Je sers à quoi, mon travail sert à quoi ?! Pourquoi je m’embête à vouloir que tout soit dans les règles alors que mes supérieurs hiérarchiques passent leur temps à les contourner.

C’était au mois d’Aout 2015. Je me suis dit que j’étais fatiguée. J’allais partir en vacances. 3 semaines pour évacuer cette frustration. Ça allait passer.

Un sentiment d’inutilité

Le miracle des vacances n’a pas opéré. J’ai retrouvé mon bureau et mes dossiers à traiter. Les mêmes problèmes qui finiraient avec les mêmes conclusions.

Pas de remise en question, d’avancée ou d’amélioration. Tout d’un coup je percute. Je me rends compte que l’on m’a menti. Ou que je me suis menti. Je voulais tellement y croire.

J’avais un travail de « façade ». Ce genre de fonction qu’il est utile d’avoir dans son entreprise pour faire valoir un budget, une image de marque, ou pire une subvention. Je pensais sincèrement servir à quelque chose. Mais je me trompais. J’étais en plein Brown-out.

Faire semblant et continuer

J’ai commencé à faire semblant. Semblant de croire à ce que je faisais.  Ce n’est pas facile de communiquer aux membres d’une entreprise des informations auxquelles on ne croit plus. J’y suis tout de même arrivé. Je me suis forcée. Mon entourage professionnel n’y a vu que du feu. Néanmoins au fond de moi j’étais profondément frustrée.

La frustration a laissé place à la distanciation. Je suis devenue cynique, moi qui étais si engagée. Mon entourage ne comprenait pas mes états d’âme. C’est vrai, après tout, j’étais bien payé. J’avais une petite notoriété en interne, j’avais retrouvé un bureau descend. Pourquoi vouloir plus ?

Un travail sans plus grand intérêt

A cette époque j’ai fait beaucoup de second degré qui passait totalement inaperçu. Là encore frustration. Soit mon auditoire ne comprenait rien à ce que je leur disais, soit il s’en fichait royalement.

Je me suis aperçu que c’était un peu des deux. A vrai dire, il n’y avait que moi et certains fervents puristes de ma cause qui s’intéressaient à ma mission. Croyez-moi ça calme !

La direction n’imposait rien aux managers, les managers ne se sentaient pas spécialement impliqués dans les pseudos directives de la direction….c’était trop !

Le sursaut avant le grand saut

Je ne réagissais plus. Je n’avais plus envie de me battre. Mon côté Don Quichotte avait laissé place à un mutisme qui en disait long. On m’avait vidé de toute mon énergie créatrice. De tout ce qui les avaient séduits. Je n’étais plus ce bon petit soldat, naïf et dévoué.

C’est ce silence qui m’a perdu …ou sauvé. Cette attitude trop franche, trop indépendante face au groupe, à l’entre soi m’a été fatale. Ma direction y a vu de l’arrogance là où il n’y avait que de la résignation et sans doute une bonne dose de déprime.

Une délivrance non programmée

Après 14 ans de bons et loyaux services ma direction a décidé de se séparer de moi. C’est allé très vite. 3 semaines et tout était plié.

L’entreprise n’a pas d’état d’âme. Elle prend les meilleurs d’entre nous, les pressent de leur potentiel, les broient lorsqu’ils ne correspondent plus à ses besoins et les jettent pour rapidement se tourner vers de la chair fraîche plus malléable et plus reconnaissante.

La renaissance au bout de l’épreuve

Contre toute attente cette éviction a été une véritable libération. Je ne sais pas si j’aurai eu le courage de quitter mon confort et ma routine. J’aime à penser que mon destin a pris les choses en mains. Mon Brown-out a laissé place à une envie de me battre.

Je ne me considère pas comme une victime. Mais je suis, à coup sur, le dommage collatéral d’un système managérial violent et autiste.

Toujours apprendre de ses erreurs

J’ai appris de cette mésaventure que bien faire son job ne suffisait pas. Mes valeurs, ma déontologie ne correspondait pas à celle de ma direction. Cette fin était inéluctable.

Je ne fais plus parti de cette famille. D’autres y sont encore. Souffrent peut-être, mais s’accrochent. Moi je ne pouvais plus.

Il ne tient qu’à moi de faire fructifier ce passif. A moi d’utiliser cette nouvelle liberté avec intelligence. D’accéder à cet épanouissement professionnel qui m’a tant manqué.

A moi de partager mon expertise. D’aider tous ceux qui ont de la difficulté à franchir le cap du brown-out. De leur permettre de reconnaître le moment où tout peu basculer.

Le Bien-Être au travail, véritable challenge des années à venir

Le concept de Bien-être et de Qualité de vie au travail ne doit pas être galvaudé.  Ce ne doit pas être perçu comme un nouveau gadget R.H. Un gage de qualité que l’on met sur son papier à entête sans en avoir compris le sens et l’implication que cela demande.

L’entreprise et le management idéale n’existe pas. Mais ne vous y trompez pas, l’écoute, la bienveillance et la disponibilité des managers sont des composantes nécessaires à l’épanouissement, la productivité et la fidélisation des salariés.

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